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L’idée de base du Livre commémoratif est de rendre visibles les noms derrière les numéros, de sortir un prisonnier de la masse anonyme et de lui restituer son individualité. En 1999, cette idée a été concrétisée grâce à un cercle de soutien.
Plus de 200 000 prisonniers ont été déportés et internés dans le camp de concentration de Dachau. Pour les nationaux-socialistes, Dachau a servi de modèle pour plus de 2 000 camps de concentration à travers l’Europe. Les premiers prisonniers étaient des opposants politiques au régime nazi : des communistes, des sociaux-démocrates, des syndicalistes, quelques hommes politiques issus de partis conservateurs ou monarchistes. Plus tard, le camp a également servi à enfermer des Juifs, des membres du clergé, des Roms, des homosexuels, des prétendus « asociaux » et des criminels. Pendant la guerre, la majorité des prisonniers venaient des pays occupés. Une simple remarque critique ou l’appartenance à une minorité persécutée suffisait pour être déporté au camp de concentration. Pour beaucoup, cela signifiait une condamnation à mort.
Chaque année, le 22 mars, à l’occasion de l’anniversaire de la création du camp de concentration, les nouvelles biographies commémoratives sont présentées. Elles ont été rédigées, avec l’aide de l’équipe du projet, par des personnes engagées, des membres de familles de déportés, des élèves, tous désireux de faire acte de mémoire. De nouvelles feuilles sont ajoutées en permanence.
Chaque biographie individuelle d’un prisonnier s’étend sur quatre pages. Les auteurs choisissent la langue dans laquelle ils souhaitent rédiger le texte et prennent en charge la mise en page personnalisée. Ainsi, les feuilles commémoratives reflètent la diversité des prisonniers issus de plus de 30 nations.
Nous voulons faire comprendre que Dachau est plus qu’un lieu. Derrière les chiffres vertigineux de plus de 200 000 prisonniers et de plus de 41 000 morts, il y a des destins individuels, des projets de vie interrompus, des familles brisées. Nous voulons redonner un visage aux prisonniers et rendre présentes dans notre monde actuel les raisons de leur persécution.
Telle est l’idée fondatrice de notre projet.

